Un grain de folie et une imagination sans limite m'invitent à plonger dans le temps et l'espace à la rencontre de personnages historiques, mythiques ou légendaires afin de partager un moment de leur vie... Une histoire revisitée sans prétention dans un décor dressé sur une table pour deux. Invitation au rêve et à l'évasion. Ne craignez rien et suivez votre conteuse de tables!
Par Catherine Gerard. Votre conteuse
Enfin une après midi détente, un chocolat chaud, blottie dans un plaid...du temps pour moi, du temps pour écrire, pour libérer l'inspiration...
Ding ding ding ding
Puis soudain, un bruit énorme, une violente secousse et...plus rien. J'entends une voix. Devant moi une silhouette. Où suis-je?
" Ne craignez rien, Madame, je viens à votre secours
- Que s'est-il passé?
- Votre voiture a versé, vous vous êtes évanouie. Allons prenez ma main que je vous aide à vous relever. Par chance, je m'appretais à prendre une collation dans le parc lorsque j'ai entendu le hennissement des chevaux. Reprenez vos esprits et joignez vous à moi le temps que vos gens vaquent à relever la voiture. Vous avez eu, et je m'en réjouis, plus de peur que de mal.
- Je vous sais gré, Monsieur, d'autant de sollicitude à mon égard.
" Chevalier d'Herblay, pour vous servir, mais je doute, madame, que vous ayez gardé le moindre souvenir de notre rencontre.
- L' auberge du cheval blanc, cela nous ramène à des lustres d'ici mais comment aurais-je pu oublier ce repas en compagnie des plus célèbres mousquetaires du Roy?
- Ainsi madame m'avez-vous reconnu.
-Il semble que le temps vous ait épargné Aramis . Mis à part ces tempes grises, chevalier, vous n'avez pas changé.
- Je vois que les années passées n'ont en rien altéré votre beauté. Mais que diantre faîtes vous ici?
- Je viens de visiter une de mes amies et m'apprêtais à rejoindre mes terres quand notre voiture à versé.
- Je remercie le ciel de m'avoir mis sur votre chemin. Je vous trouve radieuse. Vos yeux, marquise, ont gardé l'éclat de la jeunesse et ma foi, j'oserai presque vous murmurer à l'oreille combien je vous trouve à mon goût.
- Allons monsieur, me feriez vous la grâce de ne plus m'indisposer...
-Flatter votre beauté n'est-il pas le meilleur biais pour atteindre votre coeur?
- Il est bien inutile de recourir à de telles ruses. Nous savons vous et moi que vous n'auriez que faire de mon coeur.
- Touché, madame. Comme vous êtes cruelle. Je me rends à vos charmes. Voici donc réunis dans un seul corps la grâce et l'esprit.
- Le compliment est ma foi fort bien tourné.
-Tout de même, madame, imaginez mon désarroi,quand au cours de notre première rencontre, alors que tout en vous m'attirait, vous n'avez pas daigné poser le regard sur moi.
- Enfin monsieur...
- Ne vous défendez pas madame, je suis juste au regret de n'avoir pas eu l'art de vous mettre en émoi. Peut-être m'avez-vous vous préféré l'un de mes compagnons? D'Artagnan sans doute.
- D'Artagnan ? Vous raillez vous? D'Artagnan n'était alors qu'un cadet certes beau et plein d'ardeur mais si impétueux et si...jeune!
- Alors Porthos?
- Que nenni! Porthos était avide de vin, de femmes et de duels. Un rustre qui n'aurait pu, je vous l'assure attirer mes faveurs.
- Alors la rumeur disait vrai, c'est à Athos que vous les avez accordées.
-On vous aura mal renseigné chevalier. Si Athos m'a dans un pli avoué avoir jeté son dévolu sur ma personne, je n'ai jamais répondu à ses attentes.
- Et pourtant on m'a rapporté que vous vous étiez rencontrés dans le plus grand secret.
,
- Secret bien mal gardé si l'on vous en croit. Athos était votre ami et je n'ose penser, qu'en s'ouvrant à vous, il ait pu galvauder la vérité.
- J'aimerais l'entendre de votre bouche.
- Soit. Le comte de la Fère était un homme fort aimable et non point dénué de charme mais profondément blessé par le décès de son fils et la trahison de son épouse reconnue sous les traits de milady de Winter. Il a cru trouvé en moi un réconfort. Il s'est longuement confié, m'a fait l'honneur de son amitié. Rien de plus.
- Et qu'en fut-il de moi, Catherine, de moi qui n'avait d'yeux que pour vous?
- Tout doux mon ami! Que cherchez vous à me faire avouer?
- Un aveu, madame. Comme ce mot est agréable. Ne vous faites pas prier, je meurs de vous entendre.
- Vous Aramis, étiez des mousquetaires le plus élégant, le plus distingué. Je vous trouvais bien fait et de noble prestance que vous avez gardé malgré le poids des ans. Mais vous étiez aussi le plus discret, le plus énigmatique, maniant l'art du secret et eludant les questions. Vous mettiez un point d'honneur à défendre la veuve et l'orphelin mais surtout à déjouer les intrigues fromentees par Richelieu afin de sauver l'honneur du Roy et surtout de la reine...disait-on. Cette fine moustache soulignant votre lèvre...
- Vous troublait madame? Pourquoi ne pas l'avoir laissé entendre?
- Je vous savais dévot et désireux d'entrer en religion.
- J'ai beau être devot, je n'en suis pas moins homme!
- Certes et l'avenir nous l'a prouvé. Avec le temps, votre réputation de coureur de jupons est venu jusqu'à moi et je me réjouis de n'avoir pas été une parmi toutes ces conquêtes.
- Je n'ai pas fait que courir les jupons, madame, je les ai souvent troussés. Et la gente féminine à mainte et mainte fois tâté de ma rapière!
- Cessez! Vous êtes irrévérencieux.
- Pardon madame. Vous me faîtes perdre toute bienséance. Les années faisant, J'ai continué à déjouer les complots, J'ai même tenté de renverser le nouveau roi.
- Jusqu'à devenir spadassin!
- Il faut bien vivre.
- Je ne vous savais pas sans le sou. Comment en êtes-vous arrivé à assassiner pour des gages?
- Je vous l'ai dit. Je manie à merveille la rapière et le pistolet.
Je me suis racheté depuis en entrant dans les ordres.
- Ainsi avez vous finalement accédé à la prêtrise...
- Ne soyez pas déçue Catherine, je n'ai jamais fait voeu de chasteté. Laissez-moi vous prendre la main.
- Qu'en feriez vous?
- Je pourrais l'étreindre, la baiser, ma bouche s'égarerait le long de votre bras, dans votre cou et glisserait vers votre corsage...
- Cessez, monsieur, je vous en conjure.
- Je suis certes votre obligé mais vous m en voudriez de vous obéir. Je n'en ferai donc rien.
- Ma raison défaille...
- Je pense à vous depuis cette rencontre...
- Cela fait si longtemps...
- Le temps, madame, ne fait rien à l'affaire... et vous seriez surprise d'apprendre que depuis mon coeur ne bat que pour vous et que je commetrais bien des folies pour gagner vos faveurs.
- Votre audace, Aramis, a contraint ma pudeur.
-Alors baissez les armes, Catherine, posez les yeux sur votre humble serviteur et faites d'un vieux mousquetaire, le plus heureux des hommes.
Ding ding ding ding ding
Mais qu'est ce que...? Ah...mon téléphone!!!
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