Un grain de folie et une imagination sans limite m'invitent à plonger dans le temps et l'espace à la rencontre de personnages historiques, mythiques ou légendaires afin de partager un moment de leur vie... Une histoire revisitée sans prétention dans un décor dressé sur une table pour deux. Invitation au rêve et à l'évasion. Ne craignez rien et suivez votre conteuse de tables!
Par Catherine, marquise d'Aubigny. Votre conteuse
Paris, 1782
Une lettre signée Valmont m'est arrivée ce matin me priant avec ferveur de le rejoindre ce soir dans ses appartements.
Je connais le vicomte de longue date, & bien qu'il ne sut jamais l'avouer, une certaine amitié s'est instaurée entre nous et continue de nous lier l'un à l'autre même à l'issue de notre liaison passée.
Il transparait à travers les mots qu'il écrit un certain desarroi qui ne lui ressemble guère. Valmont toujours si entreprenant, si sûr de lui, a besoin ce soir de tendresse, de réconfort et d'oubli...
& Valmont ne connait qu'une façon de se détacher de ce qui l'ennuie...
La nuit tombée, je me rends donc à l'adresse indiquée par Valmont qui m'attend installé dans un canapé où il me prie de le rejoindre. Après avoir échangé quelques mots par simple courtoisie, il m'invite à le suivre dans le salon voisin, plus intime, dit-il, dans lequel il nous a fait servir un souper.
Plus intime est un euphémisme, le vicomte a fait servir notre souper dans l'alcove. Je ne m'étais donc pas trompée sur les intentions libertines de mon hôte.
Au menu...
Séduction
Sensualité
Luxure
Plaisirs rafinés et divinement cruels
Tout l'art du libertinage.
Valmont s'allonge sur le lit sans un mot et me tend la main. Plutôt réservée en ces circonstances, je fais glisser mon éventail sur mon front, lui signfiant aini que je le trouve changé. Mais n'obtenant aucune réponse de sa part et comprenant que le temps n'est pas à la discussion, je glisse le bord de mon éventail sur ma bouche l'invitant ainsi à m'embrasser.
La mouche de taffetas noir posée sur le menton juste au dessous de mes lèvres signifie ma volonté de rester "relativement" sage.
Le vicomte préfèrerait sans doute me la voir porter au coin de l'oeil, assassine, ou sur le sein.
Il me sert du vin dans le dessein avoué de me griser puis me fait goûter sur ses doigts un gâteau délicieusement crèmeux & parfumé.
Il ôte alors la parrure que je porte autour du cou pour mieux caresser ma nuque de ses lèvres
dénoue les rubans qui retiennent ma jupe
puis l'un après l'autre chacun de mes trois jupons (appelés jupes) tel un effeuillage.
D'abord la discrète qui couvre les deux autres, les cache, les annonce comme une promesse.
La friponne qui laisse deviner un peu plus et engage le jeu.
Enfin, la secrète qui par transparence laisse entrevoir l'intimité.
Valmont se doit encore de délacer lentement le corset qui enserre ma taille, lentement, sans précipitation aucune afin de préserver ce trouble grandissant dans ce doux plaisir de l'attente que l'art du libertinage sait si bien utiliser.
Plus tard, après que nos mains se soient jointes, l'une à l'autre, éperdues, comme elles savent le faire dans un excès de plaisir ou de désespoir, et que nos corps se soient apaisés,
je vois dans les yeux de Valmont une douleur profonde que je ne lui connaissais pas.
Afin de recouvrer totalement mes esprits, je me rafraîchis un peu à l'aide de mon éventail.
Et regardant fixement mon ami, je le tiens ouvert de la main gauche l'engageant ainsi à se confier à moi.
Sans mot dire,il sort de son chevet une lettre qu'il me remet et m'invite à lire.
Cette lettre, écrite de sa main, m'est destinée.
Maintenant, la table...
Gourmande
Voluptueuse
Caressante
toute en sous entendu
Intrigante
Totalement libertine
Telle est l'interprétation libre de Cath
du roman épistolaire
de
Pierre Choderlos de Laclos
"Les liaisons dangereuses"
La lettre de Valmont que vous ne trouverez pas dans le roman
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