Un grain de folie et une imagination sans limite m'invitent à plonger dans le temps et l'espace à la rencontre de personnages historiques, mythiques ou légendaires afin de partager un moment de leur vie... Une histoire revisitée sans prétention dans un décor dressé sur une table pour deux. Invitation au rêve et à l'évasion. Ne craignez rien et suivez votre conteuse de tables!
Par Catherine, marquise d'Aubigny , votre conteuse
Le comte Joffrey de Peyrac m'avait donné rendez-vous dans son refuge secret près d'une mine désaffectée. Cet endroit, sombre et inquiétant, regorgeait de récipients de toutes formes, d' instruments étranges, de poudres et liquides dont j'ignorais la nom et l'utilité.
La rumeur était donc fondée, Joffrey de Peyrac n'était autre qu'un dangereux sorcier.
Lorsqu'il entra dans ce repère, j'étais terrorisée, on m'avait parlé de sa laideur.
J'entendis d'abord son pas irrégulier, il boitait.
Lorsqu'il apparut dans l'embrasure de la porte, je découvris enfin son visage: certes, son sourcil et sa joue gauche étaient barrés d'une large et vilaine cicatrice mais son regard profond reflétait une évidente bonté d'âme.
En parfait gentilhomme, il me gratifia d'un baise main et m'invita à le suivre.
A la lueur des chandelles, il tint à m'expliquer la nature des travaux entrepris dans ce laboratoire.
Il parla avec passion de la légendaire Pierre Philosophale et des trois propriétés essentielles que lui prétaient les savants
-guérir les maladies
-Prolonger la vie humaine jusqu'à l'éternité
-changer les métaux vils en métaux précieux.
Ayant longtemps vécu dans les pays du Moyen Orient, il avait étudié l'alchimie médiévale arabe.
Il m'expliqua que ce que l'on nommait parfois " La Pierre", était en fait un liquide, impossible à obtenir, nommé "al-iks-ir" , "élixir" qui permettrait la transmutation des métaux en or.
Il parlait d'une voix chaude et affirmée de sa passion pour les sciences et le savoir. Et m'expliqua que ce que j'allais découvrir à ce moment était l'oeuvre d'une longue et difficile quète en compagnie du célèbre alchimiste Savary.
Il me montra quelques pierres sombres, du plomb disait-il, à partir desquelles après de multiples expériences il avait découvert comment, par un procédé de coupellation, opération permettant de séparer par oxydation et à partir de cendres d'os l'Or des autres métaux avec lesquels ils sont unis.
Joffrey avait donc découvert le moyen de purifier le plomb aurifère jusqu'à obtenir de l'or.
Il alla, afin de prouver ses dires, jusqu'à couler un lingot devant moi et à me l'offrir.
Il m'adressa alors un de ses merveilleux sourires qui se lut jusque dans son regard et sa voix.
L'aveu de sa découverte risquait de le voir accuser de sorcellerie et pouvait l'envoyer brûler en place de Grève
mais montrait la confiance qu'il avait placée en moi.
Si L'alchime permet de purifier les matières et d'obtenir de l'or
il en existe une qui unit les âmes et les êtres
Celle la ne se crée pas, ne se provoque pas, elle relève purement de la magie...
Et nul doute qu'entre Joffrey et moi il existe cette alchimie
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