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Un grain de folie et une imagination sans limite m'invitent à plonger dans le temps et l'espace à la rencontre de personnages historiques, mythiques ou légendaires afin de partager un moment de leur vie... Une histoire revisitée sans prétention dans un décor dressé sur une table pour deux. Invitation au rêve et à l'évasion. Ne craignez rien et suivez votre conteuse de tables!

Cosimo de Medicis. Le banquier qui voulait être artiste.

Leonardo, nooon pas Dicaprio!

Léonardo, Raphaël, Donatello, Michelangelo... j'en étais certaine!! Vous pensez aux tortues Ninja!! 

J'ai adoré leurs aventures en les découvrant avec mes fils il y a ... oups, tellement longtemps... mais non ce n'est pas à eux que je souhaite en venir.

Tout d'abord j'espère vous trouver soulagés si ce n'est heureux de me lire à nouveau, cela veut dire que je n'ai pas goûté au poison! Cesare Borgia non plus d'ailleurs car sans prendre le temps de boire il a été pris d'une frénésie qui le fit se jeter sur... la volaille; ce qui me laissa le temps, maladroite que je suis , de renverser les coupes.

Soit, me voici de retour en chair et en os. Surtout en chair! Enfin bon... de retour un peu plus tôt dans le XVème siècle dans une autre ville d'Italie, Florence, berceau de la Renaissance italienne, aux richesses architecturales et artistiques exceptionnelles.

 

 

Et votre Dame Catherine est là pour y rencontrer un membre d'une autre célèbre famille entrée dans l'Histoire et la légende:

Les Medicis

En 1429, suite à l'assassinat de son père Giovanni, Cosimo de Medicis qui rêve de devenir artiste, se voit contraint de prendre la succession de l'empire familial. 

Sa richesse, la famille Médicis l'a gagnée à force de travail et de persévérance. La culture de la vigne et la gestion de moulins à foulon où l'on traitait la laine et surtout une grande rigueur ont fait fructifié d'année en année les biens faisant ainsi des Medicis une des plus riche famille de Florence. 

Lorsque j'arrive dans cette ville magnifique, l'Europe quitte le Moyen-âge pour passer à la Renaissance, période prospère à la redécouverte de la philosophie, de la littérature, des sciences et des arts. Florence devient le berceau de l'architecture nouvelle, des peintres et sculpteurs dont la notoriété a traversé le temps. 

La famille Médicis n'est pas étrangère à cet avènement.

En effet, usant de la prospérité de leurs affaires, Les Medicis ont créé une banque familiale, prêtant aux démunis afin de leur donner la possibilité d'acquérir des biens et de prospérer à leur tour . En favorisant l'émergence de la classe moyenne, la banque Médicis devient une réelle puissance économique dont la Dynastie règne sans couronne sur Florence en transformant la société à travers la culture, la finance et la politique. 

Mais tout ceci, n'a pu se faire sans drame, sans renoncement. A la mort prématurée de son père, Cosimo Medicis doit se résoudre à abandonner ses rêves pour préserver la suprématie de sa famille.

Un peu plus tôt sur les ordres de son père toujours en quête de pouvoir, il a du renoncé à un amour sincère pour épouser une jeune femme de noble lignée. Ainsi, en effaçant la dette et en sauvant le père de celle ci d'une faillite certaine, la famille Medicis s'unit aux puissants de la ville. 

A force de guerres intestines, d'alliances réfléchies, de paris gagnants, d'inimitiés, de trahisons et de choix moraux parfois contestables . Cosimo, secondé par son frère Lorenzo, se retrouve à la tête d'une puissance financière ( La banque Medicis étant devenue celle des papes) et politique jamais connue jusqu'alors.

 

 

Lorsqu'après plusieurs jours passés à découvrir l'ineffable ville qu'est Florence je suis introduite dans la maison Medicis , je ne m'attends pas à découvrir cette demeure, certes confortable, mais sans luxe excessif ou ostentation . 

Cosimo de Medicis se tient debout, les bras croisés dans le dos, calme et sérieux ne montrant rien d'un quelconque agacement bien légitime si l'on tient compte de mon retard.

" Dame Catherine, enfin. J'attendais votre venue plus tôt dans la matinée aussi allais-je me sustenter. Vous joindrez-vous à moi? Le repas reste frugal car j'ai peu de temps à y consacrer mais je ferai servir le meilleur vin issu de nos vignes."

Il me désigne un siège de la main et je m'en approche sans me faire prier. Ne suis je pas venue dans l'espoir d'emprunter à mon hôte quelques centaines de florins afin de subvenir à mon séjour dans cette ville.

 

 

 

De toute évidence, Cosimo de Medicis, en homme extrêmement occupé par ses affaires, prend ses repas sur son lieu de travail. A moins que je l'aie perturbé dans ses habitudes.

"Messire de Medicis, vous me voyez contrite de ce retard d'autant que je n'ai d'autre excuse que celle d'avoir perdu la notion du temps en flânant dans les rues de cette remarquable ville.

- Je ne saurais vous en blâmer dame Catherine, moi même ai je trouvé des années durant plaisir et évasion à parcourir ces rues. Hélas mes nombreuses occupations me privent de cette liberté. Ainsi aimez vous Florence.

- Je la découvre pour la première fois et suis en pâmoison devant cette architecture et cette âme si particulière qui semble l'habiter. "

Cosimo de Medicis est un homme beau et de grande prestance mais ne laissant paraître aucune émotion. Aucun sourire ne se dessine sur ses lèvres et aucune lueur ne vient illuminer son regard. 

 

 

 

 

 

Pendant le repas simple mais délicieusement épicé, nous parlons brièvement des raisons qui m'ont amenée à la maison Medicis. Les termes en sont simples, le prêt rapidement consenti, sans autre garantie que cette broche de modeste valeur et à un taux d'intérêt défiant toute concurrence. La transaction est basée sur la confiance ... Je dois paraître bien étonnée pour que Cosimo insiste:

" Bien qu'elle en soit incriminée, la Banque Medicis ne pratique pas l'usure. Son but est bien de permettre à l'emprunteur de mener à bien ses projets, pas de le mener à sa perte. 

- Mais dans ce cas, comment la banque continue t elle à s'enrichir?

- Il en va d'usages et des transactions auxquels je pense vous n'entendez rien et je m'en voudrais de vous entretenir d'un sujet aussi ennuyeux que scabreux.

- On doit se sentir bien puissant à la tête d'une telle entreprise. 

- On s'y sent surtout bien seul ... A sa mort, j'ai juré de faire fructifier les affaires de mon père. C'est ce que l'on attendait de moi et je pense avoir mis tout en œuvre pour mériter sa fierté mais j'ai du renoncer à bien des rêves pour accéder à ma position actuelle. Renoncer à mes passions, subir des injustices et accéder à des méthodes plus ou moins répréhensibles  dont vous n'avez pas l'idée et que je me garderai bien de vous confesser.

 

 

- Je vous en prie Messire Cosimo, racontez moi.

- C'est une longue histoire, je ne souhaite pas abuser de votre temps. Soit, je vois dans votre regard une réel intérêt et il y a si longtemps que je ne suis confié. Dès mon plus jeune âge, je n'ai eu d'autre espoir que devenir artiste , je m'étais pris de passion pour le dessin et montrait un vif intérêt pour l'architecture. J'avais même la prétention de devenir celui qui doterait la cathédrale de son dôme. Adolescent, j'ai eu la chance de rencontrer de jeunes artistes comme Donatello auprès de qui j'ai appris quelques techniques... La vie auprès de ces artistes m'a ouvert l'esprit à une autre conception de la vie , je vivais mes plus belles années à apprendre , à créer auprès de jeunes gens libres d'aimer à leur guise et dont les mœurs me furent plus tard reprochées. "

Alors qu'il me parle de sa jeune vie d'artiste les yeux de Cosimo s'illuminent, ses lèvres s'ouvrent sur un large sourire. Ses mains s'animent comme si à l'aide d'un pinceau imaginaire il peignait les moments les plus heureux de son existence. Je bois ses paroles tant il semble soudain mu d'une passion insoupçonnée sous son habit austère de banquier.

 

" Je ne prétends pas avoir le talent qui m'aurait permis de passer à la postérité mais j'aimais cette vie et j'étais amoureux, amoureux comme je ne le serai plus... Mais mon père avait d'autre projets pour ses fils, pour la banque, il fallait faire prospérer les affaires et placer la famille Medicis au sommet du pouvoir et en tant que bon fils ayant tout retenu d'une éducation stricte où notre propre père proclamait fièrement qu'il n'hésiterait pas à sacrifier le bonheur de ses fils et même à leur ôter la vie qu'il leur avait donné pour parvenir à ses fins, l'hégémonie de la famille Médicis."

En disant cela, la mâchoire de Cocimo se crispe et son poing se serre. Je vois passer dans son regard le voile de souvenirs qui le hantent et qu'il chasse bien vite pour reprendre sérieusement. 

"J'ai obéi, renoncé à mes rêves, épousé la femme choisie par mon père pour valoriser ses intérêts... Ne vous méprenez pas, j'ai appris jour après jour à aimer cette femme qui m'a donné un fils, perdurant ainsi la lignée des Medicis mais la puissance et la gloire n'apportent pas le bonheur. Jalousés, trahis, les Medicis sont accusés de tous les maux , même d'avoir attisé  l'ire de Dieu, la peste noire et la mort sur les habitants de Florence. Je n'avais pourtant d'autre dessein que d'honorer le seigneur en dotant enfin la cathédrale, non par mon talent mais grâce à la richesse acquise, du dôme si souvent élaboré de mes mains.

 

 

Après cette épreuve , Cosimo me raconte comment il fut à nouveau trahi par ceux qu'il avait reconnu comme amis ou même frères, comment suite à une condamnation à mort commuée en exil , il dut des années durant s'éloigner de Florence et des siens. 

" Aujourd'hui, mes ennemis ont été punis et la famille a recouvré son pouvoir financier et politique. Nous sommes les maitres de Florence et à mon tour je ferai tout pour que mes héritiers continuent à faire prospérer l'empire Medicis. Quand à moi, Dame Catherine, je trouve enfin ma place, artiste contrarié, je mets ma richesse et ma notoriété au service de l'art. Je deviens mécène et grâce à moi Florence devient cette ville sublime, riche de ses œuvres et de son architecture dans laquelle madame, vous avez aimé vous perdre. Pardonnez moi ce lâcher prise, ce besoin inconsidéré de me confier à vous... Je vais vous procurer la somme que vous avez sollicité et vous demander la faveur d'oublier le contrat qui nous lie.

 

 

- Messire...

- Allons madame, en m'ouvrant à vous, je me suis souvenu de ce qui a fait vibrer ma jeunesse et qui vit toujours quelque part en moi. Vous m'avez aidé à redorer le blason des Mecidis en leur accordant, si ce n'est la noblesse de sang au moins de celle du cœur."

 

 

 

 

Par ses commandes et ses aides financières privées Cosimo (et la famille Medicis dans son ensemble) a promu les arts et fait découvrir des artistes à jamais connus. 

Il fut l'un des plus grand mécène de la renaissance italienne. 

Cosimo de Medicis. Le banquier qui voulait être artiste.
Cosimo de Medicis. Le banquier qui voulait être artiste.
Cosimo de Medicis. Le banquier qui voulait être artiste.
Cosimo de Medicis. Le banquier qui voulait être artiste.
Cosimo de Medicis. Le banquier qui voulait être artiste.
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Cosimo de Medicis. Le banquier qui voulait être artiste.
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Cosimo de Medicis. Le banquier qui voulait être artiste.
Cosimo de Medicis. Le banquier qui voulait être artiste.
Cosimo de Medicis. Le banquier qui voulait être artiste.
Cosimo de Medicis. Le banquier qui voulait être artiste.
Cosimo de Medicis. Le banquier qui voulait être artiste.

Concernant la relative austérité de la Maison Medicis, Mon hôte me dira plus tard que son père considérait les signes extérieurs de richesse néfastes à la confiance devant s'instaurer entre le prêteur et les créanciers. L'argent doit être là pour asseoir le pouvoir et non pour satisfaire des désirs personnels...Ceci dit, le séjour prolongé et contraint de Cosimo à Venise lui a donné le gout des belles choses et j'ai pu le vérifier en visitant sur son invitation le reste de la demeure.

 

 

Je ne sais si Cosimo de Medicis était à ce point noble de cœur mais c'est ainsi qu'il m'est paru. 

Quelle chance a votre conteuse de faire de telles rencontres depuis bientôt dix ans. 

Il faudra qu'un jour elle vous raconte celles qui ont jalonné sa vie, certains personnages et rencontres bien réelles  pourraient vous étonner!!


 

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M
Encore merci pour ce moment de lecture et la découverte de ta table, tu as su mettre en lumière la ville de Florence, avec ces dessins de Michel Ange et léonard , avec ces colonnes de marbre, tout est beau , j'aime cet atmosphère à la fois mystérieuse et intimiste . Et l'or des Médicis s'offre à toi ! Sache en profiter ! Ils sont tous très beaux ces jeunes hommes, c'est fort agréable !! <br /> Je retrouve la "patte" de l'artiste qui est en toi, dans la présentation de tes couverts , j'adore !! et ta carafe est très belle !<br /> Dame Catherine je vous tire ma révérence , à bientôt très certainement !
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C
Toujours une belle imagination Dame Catherine
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M
Quel talent d'écriture, tu m'impressionnes à chaque fois !! J'adore les ambiances que tu arrives à rendre sur tes tables et sur tes clichés ! Bravo vraiment !<br /> Je te souhaite une douce soirée. Bisous ????????
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B
Super
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I
Superbe , quelle inspiration
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L
Bravo et merci pour ce moment
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M
Dans la famille Medicis, je demande catherine ou Marie mais ce Cosimo, pas connaître! Mais c'est bien de découvrir!! <br /> Il est difficile de croire que toute cette richesse de décor soit réuni sur une simple table. on penserait à des images de film. <br /> Mais je ne dis plus rien à ce sujet! <br /> Bises Dame Catherine , la folledingue!!!! On se croirait dans les visteurs; lol
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