Les eaux brunes du Mékong

20.05.2016 …

Par Catherine Gerard

Pour Lu...i

Que serait la péninsule indochinoise sans le Mekong?

Ce fleuve majestueux de plus de 4500 kilomètres de long prend sa source au Tibet. Le fleuve aux neufs dragons, tour à tour hostile ou bienfaisant irrigue six pays et nourrit plus 50 millions d'âmes avant de s'alanguir dans l'immensité de son don delta pour se jeter en mer de Chine.

Le voyage que je vous narre aujourd'hui se passera selon votre désir

en Chine, Birmanie, Laos, Vietnam, Thaïlande ou Cambodge où vous embarquerai sur une de ces maisons flottantes, jonque ou sampan

pour y vivre une soirée inoubliable dans la moiteur d'une nuit en Asie.

Laisser défiler chacun des diaporamas

Vivant de la pêche, du commerce, de l'agriculture, de l'artisanat ,du tourisme et de l'attrait qu'ont les européens pour ces

incroyables marchés flottants

Je vous emmène juste là sur les rives du Mékong à l'heure où le soleil décline, où le bruit des barques à moteur s'estompe et où se baissent les voiles des jonques.

A l'heure où le soir abrite dans un sampan deux êtres heureux de ce que le fleuve leur apporte.

La rencontre fut inopinée, les regards discrets presque fuyants, les gestes timides et maladroits, les mots dits furent incompris et pourtant tout se fit...

Lui est né sur le Mékong dans ce sampan, le fleuve coule dans ses veines.

Elle, etait venu trouvé la paix intérieure loin de son pays.

Elle y trouva bien que ce qu'elle espérait.

A l'aube, lui lance ses paniers pour pêcher les poissons qu'il vendra sur le marché tandis qu'elle confectionne des bouquets.

Ce soir il tresse des tiges de jacinthes d'eau tandis qu'elle prepare leur repas. La nuit bientôt viendra protéger leurs amours

oubliant la couleur de leurs peaux , la forme de leurs yeux et le seul langage qu'ils connaîtront sera celui des sens

dans la chaleur et les parfums d'une nuit d'extrème orient.

Lui pèche, Elle prépare le repas

Cette nuit fut propice aux cris et aux éclats de rire car un perroquet détourné de son chemin par on ne sait quelle raison se trouva prisonnier de la jonque de nos amoureux. Affolé, ne comprenant pas qu'elle et lui voulaient simplement lui rendre la liberté, l'oiseau mit bien longtemps à trouver la sortie et s'il put enfin regagner la rive luxuriante , ce ne fut sans y perdre quelques plumes...

Les plumes perdues du perroquet

Jamais de ma vie entière je ne reverrai de fleuves aussi beaux que ceux-là, aussi grands, aussi sauvages. Le Mékong et ses bras qui décendent vers les océans

Marguerite Duras dans "L'amant"